Pour une initiative sociale ! 15 08 10

 

15 AOUT 2010

 

La crise, c’est d’abord le retour de la menace du chômage pour ceux qui travaillent, la crainte de s’y attarder pour ceux qui sont chômeurs, l’angoisse d’y être enfermé pour ceux qui étudient ; l’inquiétude face au risque de misère et de  honte pour soi d’être ainsi marginalisé puis stigmatisé comme assisté social.

Dans les pays développés contemporains comme dans leurs succursales ultra marines, les humains privés d’emploi ne sont pas des assistés abusifs. Ils sont les victimes d’un dysfonctionnement dans la répartition de l’emploi déterminé par un fonctionnement aveugle des règles mal pensées de l’économie de marché. Ils en sont parfois dédommagés, à bas niveau, dans le rapport aux droits acquis suite à cotisations dans l’exercice de droits fixés par le pouvoir politique.

 

C’est le premier problème, celui des minima sociaux insuffisants à la maintenance du niveau de vie de la famille. Il en est un autre, ils restent inoccupés dans une culture qui valorise à l’excès l’emploi salarié.

 

C’est le deuxième problème qu’ils partagent avec les retraités, dans la difficulté à accéder à une activité porteuse de prestige hors travail salarié. Etudier, se parfaire sans doute mais aussi être encouragé, être autorisé à produire et diffuser dans un cadre auto géré non marchand ou marchand adapté, complémentaire des ressources liées aux droits comme une sorte de légalisation de l’économie informelle par simplification des obligations pour les activités de faible impact financier.

 

Une initiative sociale faite d’une fiscalité exercée à la source, liée à une rente citoyenne universelle distribuée sans condition de ressource et indexée sur le niveau du salaire minimal, répondrait aux préoccupations sans être à proprement parler révolutionnaire pour autant car elle ne remettrait directement en cause ni la propriété privée ni la mise en œuvre des lois du marché. Elément de la révolution démocratique, elle sécuriserait tout un chacun assuré de vivre à peu près correctement quelles que soient les fluctuations du marché de l’emploi.

Il faudrait  en effet en finir avec le culte de l’emploi salarié comme seule source de valeur, de ressources et de prestige social ; être invité à étudier et se parfaire, méditer, se reposer et ne rien faire, ou produire et vendre sous réserve de respecter la législation en vigueur.

 

L’initiative aurait comme un parfum néo écologiste post capitaliste et il ne manquerait plus qu’une volonté politique s’exerce aux divers niveaux, local, régional, national et pourquoi pas européen pour favoriser des initiatives régies par le principe de subsidiarité, auto gestionnaires de préférence et combler les manques de l’économie capitaliste préservée par ailleurs aussi longtemps que nécessaire.

 

François ESQUER Philosophe.

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